Présentation des personnages de la Coterie
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Présentation des personnages de la Coterie
Bérénice du Clan Tremere
Missive à l'attention du Seigneur Landre d'Angerieux du Forez,
De la part de Maître Alexandro de Delphes du Clan Tremere, de la Fondation du Cœur Ardent
Seigneur d'Angerieux,
Votre réputation de suzerain ferme mais juste a franchi les frontières de mon pays. J'ai appris qu'il y avait eu dernièrement beaucoup d'agitation dans les terres du Forez, mais que vous avez su y rétablir l'ordre d'une façon particulièrement audacieuse et équitable à la fois.
Notre jeune Clan, vous le savez, est passionné par l'étude des choses de la vie et de la non-vie, de la nature et du surnaturel. Or, la Fondation du Cœur Ardent n'a pas encore eu l'occasion de s'aventurer si loin de notre domaine, dans le Royaume de France.
Nous pensons que votre domaine pourrait être une nouvelle source d'études passionnantes et utiles aussi bien pour les Caïnites que pour les mortels qui les servent.
La réputation du Clan Tremere n'est pas particulièrement brillante, il est vrai, et je comprendrai parfaitement que vous puissiez faire preuve de défiance envers nous. Mais je puis vous assurer que nos intentions sont purement tournées vers l'étude. Nous voulons faire progresser les Enfants de Caïn, et s'il faut pour cela secouer un peu la masse des mortels, tant qu'ils restent sous notre contrôle, ils pourraient se révéler plus efficaces pour nous servir.
C'est pourquoi, en gage de notre bonne foi, je souhaiterais vous faire un présent : notre toute dernière recrue, Bérénice. Recueillie par Dame Héloïse, mon Infante en qui j'ai toute confiance, elle a su m'impressionner par sa sapience et son audace. Notre Clan est connu pour faire respecter la discipline, je lui ai ordonné de se mettre à votre service et de vous transmettre tous les secrets qu'elle serait amenée à découvrir en travaillant sur vos terres avec votre permission. Vous serez libre d'en disposer à votre guise si elle ne remplit pas son devoir, mais j'ai bon espoir qu'elle ne vous apporte rien d'autre que satisfaction.
Je suis certain que nous parviendrons à établir un lien de confiance profitable à chacune des parties.
Que les Forces de la Nuit vous assurent un long règne prospère !
Alexandro de Delphes du Clan Tremere, dignitaire de la Fondation du Cœur Ardent
Dernière édition par SPX Spécial le Sam 14 Oct 2017 - 1:02, édité 1 fois
SPX Spécial- Demi Lich
- Messages : 2732
Date d'inscription : 12/08/2014
Age : 44
Localisation : Paris 15e arrondissement
Re: Présentation des personnages de la Coterie
Les gros PNJ ont maintenant un visage dans le topic synopsis. Faites gaffe à pas prendre les mêmes avatars
Valkyren- Cyclope
- Messages : 456
Date d'inscription : 27/07/2016
Re: Présentation des personnages de la Coterie
Sire Thibault de Mauvernay, Chevalier de l'ordre du saint-sépulcre de Jerusalem
Jeune noble de la famille Mauvernay, de retour des croisades, suite à la défaite.
Alessandro- Bahamut (Draco Dracorum) - Trésorier
- Messages : 2168
Date d'inscription : 28/02/2016
Re: Présentation des personnages de la Coterie
Valère d'Abbeville, chevalier errant
altamaros- Orcus, Prince des morts vivants
- Messages : 770
Date d'inscription : 25/08/2014
Age : 51
Localisation : Alfortville
Loki
Il y a quelques années, j'ai créé le personnage de Loki, un Gangrel du Moyen Âge. Aimant beaucoup son concept, je le reboote pour cette campagne.
Voici une petite nouvelle que j'avais écrite. Elle représente plutôt bien sa mentalité et je la publie donc ici. Attention, elle ne définit pas l'historique du personnage, seulement sa personnalité.
Voici une petite nouvelle que j'avais écrite. Elle représente plutôt bien sa mentalité et je la publie donc ici. Attention, elle ne définit pas l'historique du personnage, seulement sa personnalité.
Une âme sensible le qualifierait de monstre, et la plus grande majorité des hommes lui donnerait sans aucun doute raison. Beaucoup penseraient que cette majorité serait leurrée par un masque ténébreux dissimulant une âme héroïque. Combien de héros ont été retenus comme des traîtres, des lâches ou des hypocrites, sous l’influence des puissants qu’ils perturbaient ? Ils sont innombrables. Mais le cas de Loki est tout autre.
Loki n’est pas humain, aussi bien moralement que physiquement. Son mode d’existence n’a rien à voir avec les règles communément admises de la société humaine.
Loki est un vampire.
Il ne se voit pas comme un monstre assoiffé de sang et de carnage, mais comme un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire. D’après lui, l’horreur des mortels lorsqu’il apparaît est essentiellement due à leur désenchantement : eux, qui se croient supérieurs à toutes les créatures vivant sur cette terre, constatent avec amertume qu’ils peuvent devenir des proies à leur tour.
Tuer fait partie du cycle naturel du Caïnite. Il frappe toujours d’un seul coup, net et précis, veillant à ne pas faire souffrir inutilement sa proie. La mort est l’acte final d’une chasse bien menée, ne lui donnant absolument aucun remord.
Et pourtant, bien qu’il regarde l’humanité de la même manière qu’un loup regarde un troupeau de moutons, Loki est tombé amoureux d’une mortelle… Comment cela est-il possible ? Voici l’histoire.
La nuit était belle, excellente pour la chasse. Une de ces nuits sans lune où les ombres règnent dans les ruelles sombres de la ville. Loki n’avait pas spécialement faim, mais il savait que dans ces quartiers où même le guet n’ose s’aventurer, il pourrait donner sa pleine mesure dans une traque silencieuse avec un final satisfaisant. Il a toujours préféré ce qui passe pour de la subtilité dans son clan. D’autres Gangrels laissent à leur proie le temps de fuir pour le plaisir de la chasse à courre. Mais aucun mortel n’est assez bon pour que Loki puisse espérer un réel défi à ses compétences de traque. Il préférait donc se fondre dans les ombres et n’apparaître que le temps du coup fatal sur une proie totalement prise par surprise. Simple question de style.
Des pas. Très nombreux et curieusement légers. Une dizaine de personnes, sans doute des femmes et des enfants. Le vent de face, Loki renifla. A l’odeur les enfants étaient plus nombreux que les femmes. Voilà qui était très surprenant : ce n’était ni l’heure ni l’endroit où Loki pensait rencontrer un tel groupe. Et surtout il devenait brutalement hors de question de tuer. Il avait beau être dans les quartiers les plus dangereux de la ville, la population supporterait mal un massacre d’enfants et le Prince pourrait en prendre ombrage. Non pas qu’il craignait sa colère, mais ne pas insulter son hôte faisait partie des rares règles de courtoisie communes à tous les vampires. Loki grommela.
Une si belle nuit… gâchée par un aussi pitoyable gibier !
Sœur Adara avait peur. Pas pour elle, mais pour les enfants et les autres sœurs qui avaient décidé de l’accompagner. Elle ne savait que trop bien que sortir en une heure et un lieu pareil était un véritable suicide, une invitation à se faire tuer par les malandrins qui règnent dans les rues. Elle n’avait pas eu le choix, l’information ne lui était parvenue qu’au dernier moment. Une « cargaison » était prévue pour partir cette nuit même et les « colis » dispersés dans les méandres des réseaux criminels. Il n’y aurait pas d’autre occasion pour tous les sauver moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Un prix dérisoire pour ces pauvres âmes. Mais elle savait qu’ils n’étaient pas encore tirés d’affaire. Il leur fallait maintenant atteindre la sécurité du couvent en priant.
Notre Père, qui êtes aux Cieux, protégez ces malheureux innocents des griffes de leurs odieux poursuivants… Je Vous servirai jusqu’au bout dans ce but… dussé-je y rendre mon âme !
Perché sur un toit dans l’ombre d’une cheminée, Loki regardait passer la petite troupe. Il pouvait sentir la peur émaner des femmes, des religieuses à leurs habits. Les yeux et le calme anormal des enfants montraient une prise de drogues, une pratique courante dans les trafics de jeunes enfants pour réduire les problèmes de transport. Sauf que les transporteurs étaient habituellement des hommes armés. Loki décida que la situation méritait une enquête approfondie et, bondissant d’ombre en ombre sur les toits, commença à les suivre. Qui sait, peut-être que cette nuit pourrait se révéler intéressante.
Sœur Adara s’arrêta. Un homme était planté au milieu de la rue, un sourire aux lèvres. Elle n’avait aucun doute de la présence de ses complices cachés dans l’ombre. Ils n’avaient aucune chance. La peur la submergea, mais elle la maîtrisa. Il ne fallait surtout pas la montrer.
- Que voici une sortie bien risquée en ces lieux.
Elle se détendit. Si l’homme voulait parler, peut-être les laissera-t-il partir.
- En effet, j’emmène ces enfants dans leur nouvelle maison. Peut-être aimeriez-vous nous accompagner ?
Bien, elle avait réussit à garder sa voix sous contrôle.
- J’ai bien peur de devoir refuser votre invitation, mais je suis sûr que vous ne refuserez pas la mienne.
Sœur Adara ne put retenir un frémissement à cette menace à peine voilée
- Nous n’avons rien qui puisse vous intéresser.
- Que si. Vous n’auriez pas dû faire confiance à ce marchand d’enfants. Il n’a feint d’accepter votre offre que pour éviter un scandale dans son établissement. En vérité, pourquoi se contenter seulement de l’or alors qu’il pourrait aussi revendre sa marchandise aux réseaux avec trois femmes vierges en prime ?
- J’ai payé plus que ce monstre ne pouvait espérer de vos maudits réseaux !
- Ce n’est pas mon problème, je ne fais que ce pour quoi je suis payé.
Il fît un geste et ses comparses sortirent des ruelles, commençant à les encercler. Sœur Adara comprit alors que le temps n’était plus à la parole et se tourna vers l’une de ses consœurs paralysées d’épouvante.
- Fuyez !!! Sauvez les enfants !!! Je vais tenter de les retenir !!!
Les sœurs se détournèrent, tentant d’entraîner les enfants devant elles. Mais ils étaient toujours sous l’effet des drogues et ne réagirent que mollement. Hilares, les hommes s’approchaient, sans même prendre la peine de dégainer. Sœur Adara sentit au plus profond de son être quelque chose se dévoiler, comme une porte qui n’attendait depuis toujours que ce moment pour s’ouvrir. Sa peur disparut, laissant une fureur noire envahir tout son être et, à la pensée que SES enfants allaient retomber dans les mains de ces monstres, elle se jeta sur le plus proche.
Loki avait entendu depuis longtemps les hommes qui préparaient une embuscade. Ces balourds étaient tellement bruyants qu’il se demandait comment les sœurs avaient pu ne pas les entendre. Le chef se tenait à présent au beau milieu de la rue, de telle manière qu’en s’arrêtant le groupe serait déjà encerclé par ses hommes embusqués. Trait typiquement humain, il perdit son temps à discuter, à jouer avec sa proie. Puis les hommes sortirent de leur cachette. Loki eut un rictus de dérision. Les sœurs n’avaient évidemment aucune chance de leur échapper et il commença à se détourner. La conversation lui avait appris la raison de la présence des sœurs avec les enfants et la suite était prévisible. Rester ne présentait donc plus aucun intérêt.
C’est alors qu’il se passa une chose à laquelle il ne s’attendait pas. La meneuse des sœurs se jeta sur les hommes en armes avec une fureur digne d’une louve protégeant ses petits. Et à cette pensée, toute réflexion fut balayée pour ne plus laisser place qu’à l’instinct. Ses babines dévoilèrent ses crocs, ses griffes jaillirent et, un grondement sourd émanant de sa gorge, il plongea dans la ruelle.
Sœur Adara mit quelques secondes à réaliser ce qu’il se passait. Alors que l’homme sur lequel elle s’était jetée avait réussi à lui saisir les poignets, sa poitrine explosa en une gerbe de sang. Hagarde, ses vêtements souillés, elle ne put qu’assister à l’inimaginable. Un autre personnage était apparu et se battait avec les malfrats, mais il n’avait rien d’humain. Il parcourait les rangs de ses adversaires si vite qu’elle avait peine à le suivre du regard, ses mains nues infligeant de terribles blessures. Elle le vit passer devant un des brigands, trop rapidement pour qu’un œil mortel pût y voir une quelconque agression. Sœur Adana crut que l’étrange personnage l’avait épargné, mais les yeux écarquillés de l’homme immobile commencèrent à la faire douter, et subitement son torse se détacha de ses jambes. Le corps sectionné tomba à terre alors que leur sauveur s’occupait déjà des suivants. Derrière elle, les sœurs hurlaient d’épouvante, même les enfants sortirent de leur torpeur, se réfugiant dans les robes des femmes dans le futile espoir de se protéger.
En moins d’une minute, tout était fini. La créature se tenait maintenant devant elle et elle pût l’examiner à loisir. De ses mains griffues coulait du sang, ses lèvres dévoilaient les crocs luisants, et ses yeux étaient d’un rouge flamboyant. Et, curieusement, elle n’éprouvait aucune peur face à ce démon surgit de l’enfer. Quelque chose au fond d’elle-même, dans un endroit dont elle ne soupçonnait même pas l’existence, lui disait que cet être ne lui fera pas de mal. C’est alors que leurs regards se croisèrent.
Le temps s’arrêta. Quand, le lendemain, le curé de la paroisse allait l’interroger sur ce qui s’était passé, elle ne pourrait sans doute rien répondre. Qu’éprouvait-elle devant ce flamboiement, cette sauvagerie ? De la répulsion ? De l’épouvante ? Curieusement, rien de tout cela. Une espèce de fascination.
Loki restait immobile, attendant que la sœur rompt le charme en lui hurlant de disparaitre. Mais rien ne vînt. Intrigué, il plongea les yeux dans les siens, et se figea. Ce n’était pas la peur qu’il lisait dans les pupilles de la femme, mais de la... reconnaissance ?
Adana vit l’autre reculer d’un pas, son impitoyable assurance disparue. Puis sans dire un mot, la créature fit un bond impossible, atteignant d’un seul coup les toits et partit comme elle était venue, disparaissant dans l’ombre.
Le reste du trajet se fit sans encombre, et les autres sœurs n’eurent aucun mal à accepter ses explications – que Dieu avait entendu leurs prières et envoyé l’un de Ses anges armé de Sa divine colère. Mais au fond de son être, sœur Adara savait qu’il n’en était rien. C’était à coup sûr une créature infernale, mais alors pourquoi les avait-elle sauvés ? Lorsque épuisée elle s’allongea sur sa paillasse, elle avait encore ces yeux rougeoyants devant elle. Un regard où elle avait cru lire du respect.
Cette nuit-là, Loki rentra dans sa tanière sans s’être nourri, l’esprit et le cœur perturbés. Il n’arrivait pas à comprendre ce qui l’avait poussé à venir en aide à ces inconscientes. Pire, son instinct lui disait qu’il n’en avait pas fini avec cette femme. Qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Quels étaient ces sentiments qui agitaient son cœur mort ? Loki ne reniait jamais ce qu’il éprouvait, mais pour suivre son instinct, il lui fallait le comprendre. Et pour la première fois, il n’y parvenait pas.
Ce jour-là, ce ne fût pas de chasse dont il rêva, mais d’yeux qui le regardaient avec gratitude, sans aucune crainte.
_________________Loki n’est pas humain, aussi bien moralement que physiquement. Son mode d’existence n’a rien à voir avec les règles communément admises de la société humaine.
Loki est un vampire.
Il ne se voit pas comme un monstre assoiffé de sang et de carnage, mais comme un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire. D’après lui, l’horreur des mortels lorsqu’il apparaît est essentiellement due à leur désenchantement : eux, qui se croient supérieurs à toutes les créatures vivant sur cette terre, constatent avec amertume qu’ils peuvent devenir des proies à leur tour.
Tuer fait partie du cycle naturel du Caïnite. Il frappe toujours d’un seul coup, net et précis, veillant à ne pas faire souffrir inutilement sa proie. La mort est l’acte final d’une chasse bien menée, ne lui donnant absolument aucun remord.
Et pourtant, bien qu’il regarde l’humanité de la même manière qu’un loup regarde un troupeau de moutons, Loki est tombé amoureux d’une mortelle… Comment cela est-il possible ? Voici l’histoire.
La nuit était belle, excellente pour la chasse. Une de ces nuits sans lune où les ombres règnent dans les ruelles sombres de la ville. Loki n’avait pas spécialement faim, mais il savait que dans ces quartiers où même le guet n’ose s’aventurer, il pourrait donner sa pleine mesure dans une traque silencieuse avec un final satisfaisant. Il a toujours préféré ce qui passe pour de la subtilité dans son clan. D’autres Gangrels laissent à leur proie le temps de fuir pour le plaisir de la chasse à courre. Mais aucun mortel n’est assez bon pour que Loki puisse espérer un réel défi à ses compétences de traque. Il préférait donc se fondre dans les ombres et n’apparaître que le temps du coup fatal sur une proie totalement prise par surprise. Simple question de style.
Des pas. Très nombreux et curieusement légers. Une dizaine de personnes, sans doute des femmes et des enfants. Le vent de face, Loki renifla. A l’odeur les enfants étaient plus nombreux que les femmes. Voilà qui était très surprenant : ce n’était ni l’heure ni l’endroit où Loki pensait rencontrer un tel groupe. Et surtout il devenait brutalement hors de question de tuer. Il avait beau être dans les quartiers les plus dangereux de la ville, la population supporterait mal un massacre d’enfants et le Prince pourrait en prendre ombrage. Non pas qu’il craignait sa colère, mais ne pas insulter son hôte faisait partie des rares règles de courtoisie communes à tous les vampires. Loki grommela.
Une si belle nuit… gâchée par un aussi pitoyable gibier !
Sœur Adara avait peur. Pas pour elle, mais pour les enfants et les autres sœurs qui avaient décidé de l’accompagner. Elle ne savait que trop bien que sortir en une heure et un lieu pareil était un véritable suicide, une invitation à se faire tuer par les malandrins qui règnent dans les rues. Elle n’avait pas eu le choix, l’information ne lui était parvenue qu’au dernier moment. Une « cargaison » était prévue pour partir cette nuit même et les « colis » dispersés dans les méandres des réseaux criminels. Il n’y aurait pas d’autre occasion pour tous les sauver moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Un prix dérisoire pour ces pauvres âmes. Mais elle savait qu’ils n’étaient pas encore tirés d’affaire. Il leur fallait maintenant atteindre la sécurité du couvent en priant.
Notre Père, qui êtes aux Cieux, protégez ces malheureux innocents des griffes de leurs odieux poursuivants… Je Vous servirai jusqu’au bout dans ce but… dussé-je y rendre mon âme !
Perché sur un toit dans l’ombre d’une cheminée, Loki regardait passer la petite troupe. Il pouvait sentir la peur émaner des femmes, des religieuses à leurs habits. Les yeux et le calme anormal des enfants montraient une prise de drogues, une pratique courante dans les trafics de jeunes enfants pour réduire les problèmes de transport. Sauf que les transporteurs étaient habituellement des hommes armés. Loki décida que la situation méritait une enquête approfondie et, bondissant d’ombre en ombre sur les toits, commença à les suivre. Qui sait, peut-être que cette nuit pourrait se révéler intéressante.
Sœur Adara s’arrêta. Un homme était planté au milieu de la rue, un sourire aux lèvres. Elle n’avait aucun doute de la présence de ses complices cachés dans l’ombre. Ils n’avaient aucune chance. La peur la submergea, mais elle la maîtrisa. Il ne fallait surtout pas la montrer.
- Que voici une sortie bien risquée en ces lieux.
Elle se détendit. Si l’homme voulait parler, peut-être les laissera-t-il partir.
- En effet, j’emmène ces enfants dans leur nouvelle maison. Peut-être aimeriez-vous nous accompagner ?
Bien, elle avait réussit à garder sa voix sous contrôle.
- J’ai bien peur de devoir refuser votre invitation, mais je suis sûr que vous ne refuserez pas la mienne.
Sœur Adara ne put retenir un frémissement à cette menace à peine voilée
- Nous n’avons rien qui puisse vous intéresser.
- Que si. Vous n’auriez pas dû faire confiance à ce marchand d’enfants. Il n’a feint d’accepter votre offre que pour éviter un scandale dans son établissement. En vérité, pourquoi se contenter seulement de l’or alors qu’il pourrait aussi revendre sa marchandise aux réseaux avec trois femmes vierges en prime ?
- J’ai payé plus que ce monstre ne pouvait espérer de vos maudits réseaux !
- Ce n’est pas mon problème, je ne fais que ce pour quoi je suis payé.
Il fît un geste et ses comparses sortirent des ruelles, commençant à les encercler. Sœur Adara comprit alors que le temps n’était plus à la parole et se tourna vers l’une de ses consœurs paralysées d’épouvante.
- Fuyez !!! Sauvez les enfants !!! Je vais tenter de les retenir !!!
Les sœurs se détournèrent, tentant d’entraîner les enfants devant elles. Mais ils étaient toujours sous l’effet des drogues et ne réagirent que mollement. Hilares, les hommes s’approchaient, sans même prendre la peine de dégainer. Sœur Adara sentit au plus profond de son être quelque chose se dévoiler, comme une porte qui n’attendait depuis toujours que ce moment pour s’ouvrir. Sa peur disparut, laissant une fureur noire envahir tout son être et, à la pensée que SES enfants allaient retomber dans les mains de ces monstres, elle se jeta sur le plus proche.
Loki avait entendu depuis longtemps les hommes qui préparaient une embuscade. Ces balourds étaient tellement bruyants qu’il se demandait comment les sœurs avaient pu ne pas les entendre. Le chef se tenait à présent au beau milieu de la rue, de telle manière qu’en s’arrêtant le groupe serait déjà encerclé par ses hommes embusqués. Trait typiquement humain, il perdit son temps à discuter, à jouer avec sa proie. Puis les hommes sortirent de leur cachette. Loki eut un rictus de dérision. Les sœurs n’avaient évidemment aucune chance de leur échapper et il commença à se détourner. La conversation lui avait appris la raison de la présence des sœurs avec les enfants et la suite était prévisible. Rester ne présentait donc plus aucun intérêt.
C’est alors qu’il se passa une chose à laquelle il ne s’attendait pas. La meneuse des sœurs se jeta sur les hommes en armes avec une fureur digne d’une louve protégeant ses petits. Et à cette pensée, toute réflexion fut balayée pour ne plus laisser place qu’à l’instinct. Ses babines dévoilèrent ses crocs, ses griffes jaillirent et, un grondement sourd émanant de sa gorge, il plongea dans la ruelle.
Sœur Adara mit quelques secondes à réaliser ce qu’il se passait. Alors que l’homme sur lequel elle s’était jetée avait réussi à lui saisir les poignets, sa poitrine explosa en une gerbe de sang. Hagarde, ses vêtements souillés, elle ne put qu’assister à l’inimaginable. Un autre personnage était apparu et se battait avec les malfrats, mais il n’avait rien d’humain. Il parcourait les rangs de ses adversaires si vite qu’elle avait peine à le suivre du regard, ses mains nues infligeant de terribles blessures. Elle le vit passer devant un des brigands, trop rapidement pour qu’un œil mortel pût y voir une quelconque agression. Sœur Adana crut que l’étrange personnage l’avait épargné, mais les yeux écarquillés de l’homme immobile commencèrent à la faire douter, et subitement son torse se détacha de ses jambes. Le corps sectionné tomba à terre alors que leur sauveur s’occupait déjà des suivants. Derrière elle, les sœurs hurlaient d’épouvante, même les enfants sortirent de leur torpeur, se réfugiant dans les robes des femmes dans le futile espoir de se protéger.
En moins d’une minute, tout était fini. La créature se tenait maintenant devant elle et elle pût l’examiner à loisir. De ses mains griffues coulait du sang, ses lèvres dévoilaient les crocs luisants, et ses yeux étaient d’un rouge flamboyant. Et, curieusement, elle n’éprouvait aucune peur face à ce démon surgit de l’enfer. Quelque chose au fond d’elle-même, dans un endroit dont elle ne soupçonnait même pas l’existence, lui disait que cet être ne lui fera pas de mal. C’est alors que leurs regards se croisèrent.
Le temps s’arrêta. Quand, le lendemain, le curé de la paroisse allait l’interroger sur ce qui s’était passé, elle ne pourrait sans doute rien répondre. Qu’éprouvait-elle devant ce flamboiement, cette sauvagerie ? De la répulsion ? De l’épouvante ? Curieusement, rien de tout cela. Une espèce de fascination.
Loki restait immobile, attendant que la sœur rompt le charme en lui hurlant de disparaitre. Mais rien ne vînt. Intrigué, il plongea les yeux dans les siens, et se figea. Ce n’était pas la peur qu’il lisait dans les pupilles de la femme, mais de la... reconnaissance ?
Adana vit l’autre reculer d’un pas, son impitoyable assurance disparue. Puis sans dire un mot, la créature fit un bond impossible, atteignant d’un seul coup les toits et partit comme elle était venue, disparaissant dans l’ombre.
Le reste du trajet se fit sans encombre, et les autres sœurs n’eurent aucun mal à accepter ses explications – que Dieu avait entendu leurs prières et envoyé l’un de Ses anges armé de Sa divine colère. Mais au fond de son être, sœur Adara savait qu’il n’en était rien. C’était à coup sûr une créature infernale, mais alors pourquoi les avait-elle sauvés ? Lorsque épuisée elle s’allongea sur sa paillasse, elle avait encore ces yeux rougeoyants devant elle. Un regard où elle avait cru lire du respect.
Cette nuit-là, Loki rentra dans sa tanière sans s’être nourri, l’esprit et le cœur perturbés. Il n’arrivait pas à comprendre ce qui l’avait poussé à venir en aide à ces inconscientes. Pire, son instinct lui disait qu’il n’en avait pas fini avec cette femme. Qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Quels étaient ces sentiments qui agitaient son cœur mort ? Loki ne reniait jamais ce qu’il éprouvait, mais pour suivre son instinct, il lui fallait le comprendre. Et pour la première fois, il n’y parvenait pas.
Ce jour-là, ce ne fût pas de chasse dont il rêva, mais d’yeux qui le regardaient avec gratitude, sans aucune crainte.
« Notre race a cessé de se poser des questions. Et ce fut sa perte »
(Un exarque eldar)
Gildor- Orc
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