Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

[La survie du sang] Errances nocturnes

Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty [La survie du sang] Errances nocturnes

Message par Slow Morrisson Sam 23 Mai 2020 - 0:35

Extraits des mémoires de Rebecca Song, retrouvées en mai 2080 et traduites du coréen:


Dernière édition par Slow Morrisson le Mer 17 Juin 2020 - 17:55, édité 5 fois
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Le bal des débutants

Message par Slow Morrisson Mar 16 Juin 2020 - 22:04

Toute cette histoire a commencé par une invitation.

Mon sire, c'est à dire le vampire qui m'a étreint, m'a fait savoir que la Cour de New York donnait une sorte de réception pour accueillir les nouveaux membres de la Descendance de Caïn et qu'il estimait que j'étais prête à me mêler à mes semblables. Enfin, quand je dis mes semblables c'est une façon de parler car je suis ce que les caïnites appellent une sang clair, ce qui signifie que le sang n'est pas assez puissant en moi pour m'accorder toute la bénédiction, ou la malédiction, des enfants de la nuit. Ce ne serait pas un problème si les autres vampires ne considéraient pas ce que je suis comme une aberration, une erreur qui ne mérite qu'à peine de fouler la nuit. Il y a toute fois quelques avantages, comme la capacité que j'ai à pouvoir encore contempler la lumière du soleil...

Je me suis donc rendue le soir convenu dans ce club de Manhattan appelé Le Gentleman. Une fois le sésame donné au cerbère, je fus accueillie par un individu maniéré et légèrement condescendant répondant au nom de Victor, j'ai appris un peu plus tard qu'il s'agissait d'une goule du Prince, qui après m'avoir fait patienter quelques minutes avec un petit groupe de mes congénères apparemment aussi novices que moi. Puis nous avons été introduit dans le club lui-même où une foule de suceurs de sang déambulait maladroitement en essayant d'évaluer son prochain. Et je dois avouer que j'ai adopté le même comportement, préoccupée que j'étais de me retrouver au milieu de ce rassemblement de vampires qui pourraient tout aussi bien demander ma tête s'ils découvraient ma nature. L'attente ne fût heureusement pas bien longue et le dénommé Victor revint pour nous informé, le petit groupe avec lequel j'avais patienté et moi, que Miranda nous attendait. Le seul renseignement qu'il daigna nous donner, et encore de façon cryptique, était qu'elle appartenait au clan des Toreadors.

Légèrement anxieux nous sommes donc entrés dans ce que nous pensions être un salon de réception ou le bureau de la diva. Mais à notre surprise, la pièce se révéla être un donjon sadomasochiste et son gardien un soumis. Et Miranda fit son entrée. J'avoue ne pas avoir été particulièrement impressionnée, peut-être mon appréhension l'emportait-elle, par cette blonde pourtant séduisante et sûre d'elle. Nous nous sommes présentés selon les règles, prétendant pour ma part appartenir au clan Tremere ce qui n'est qu'un demi mensonge puisque mon sire est bel et bien un des sorciers de notre race, et Miranda nous a ensuite exposé la raison de notre invitation. La Seconde Inquisition a durement frappé nos rangs et les anciens estiment qu'il est préférable de repeupler certaines localités aujourd'hui presque désertes. En conséquence, le Prince souhaitait ardemment que nous nous rendions à Pittsburgh, Pennsylvanie, où la population locale étaient réduite à son Prince et son infant. J'ai bien remarqué que certains de mes compagnons de fortune n'étaient pas spécialement enchantés de devoir se plier aux demandes de la Camarilla mais Miranda se voulait rassurante quant au fait que le Prince de Pittsburgh n'était pas individu exigeant. Et puis après tout, ce n'était pas comme si l'ancienne nous donnait l'impression que nous avions beaucoup le choix. Ceci dit, l'opportunité d'avoir un territoire pour moi sans plus de cérémonie était particulièrement alléchante. Mais il y a toujours un mais, et ce mais était que le Prince appartenait au clan des Malkaviens et qui plus était, que les frappes de la Seconde Inquisition l'avaient apparemment plongé plus profondément dans sa démence. Celui-ci se faisait désormais appelé Pennywise, affectionnait l'apparence d'un clown et régnait sur son domaine depuis un cirque dans la banlieue de la ville. Fort heureusement il était prévenu de notre arrivée et des raisons de notre installation sur son domaine, du moins il était censé l'être mais il n'avait pas donné de signes de vie depuis une quinzaine de nuits... Et sur cette dernière information quelque peu alarmante, la Toreador nous congédia. Non sans s'être repue jusqu'à la dernière goutte sur son esclave sous nos yeux. Une démonstration de son pouvoir et de sa supériorité sur nous sans nul doute.

A notre sortie de la chambre des tortures nous avons retrouvé Victor qui nous attendait. Les dispositions nécessaires avaient été prises pour notre voyage et malgré nos protestations nous avons été contraints d'embarquer dans un minibus qui ferait la route de jour. Il nous fallut même négocier pour obtenir la possibilité de faire un détour pour prendre un minimum de nos effets personnels, quant à nos véhicules, ils feraient la route séparément en camion et nous seraient livrés plus tard.

Installés tant bien que mal nous avons pris la route et bientôt la torpeur diurne nous saisit...
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Tous en piste

Message par Slow Morrisson Mar 16 Juin 2020 - 23:41

Première nuit à Pittsburgh. Et ce n'est rien de dire que le réveil fut mouvementé...

Nous avons eu la mauvaise surprise de revenir à nous dans le minibus accidenté en contrebas de la route. Visiblement le chauffeur avait percuté quelque chose qui avait envoyé le véhicule terminé sa course dans la forêt. Nous ne saurons pas ce que c'était car le pauvre homme avait perdu la vie dans l'accident. Nous nous remettons rapidement et remontons sur la route où un rapide examen permet aux plus perspicaces d'entre nous de remarquer des empreintes de pas imprimées dans l'asphalte à l'endroit même où notre "taxi" avait quitter la route. Mais aucune trace de la personne percutée. Inutile de préciser que cette découverte souleva un certain nombre de questions. Heureusement peu de temps après un livreur, d'une compagnie locale appelée BioTech Pharmaceutics, débouchait sur la route à bord de son camion. Nous apercevant sur le bord de la voie, la bonne âme s'est arrêtée et succombant aux injonctions hypnotiques d'Alexander Youngblood accepta de nous déposer devant l'entrée du cirque de Pennywise. Caleb et Cerise se nourrirent sur notre bon samaritain avant que le Ventrue fasse en sorte qu'il en oublie jusqu'à notre existence.

La découverte du domaine du Prince de la ville est une nouvelle déception. Pas de lumière, les grilles sont closes et aucun son ne parvient de l'intérieur de l'enceinte. Nous pénétrons prudemment et les premières roulottes que nous visitons révélèrent un spectacle inquiétant. Les occupants ont tous été exécutés par balles sans le moindre signe de lutte, Shannon qui semble avoir un bagage d’enquêtrice, identifia même que les munitions employées proviennent d'armes militaires. Le spectre de l'Inquisition refait surface dans nos esprits et la Bête en moi ne pense plus qu'à fuir. Je partis donc à la recherche d'un moyen de quitter les lieux au plus vite pendant que mes compagnons continuaient d'explorer les caravanes et chapiteaux pour finalement rencontrer le dernier occupant de ces lieux désolés: Jérôme, l'infant de Pennywise, seul dans la tente principale. Interroger le vampire lunatique ne fût pas chose aisée tant celui-ci présentait des signes avancés de psychose. Mes camarades se débrouillèrent néanmoins brillamment et nous avons pu ré-assembler une partie du puzzle d'événements que le dément nous avait livré, en grande partie sous la forme de scénettes de mimes.

Pour une raison inconnue, Jérôme avait été contacté par des hommes de BT Pharma qui l'avaient convaincu de leur donner accès au cirque. S'en était suivie une véritable opération d'assaut au cours de laquelle un commando de la société avait éradiqué l'ensemble des mortels présents dans le cirque et était parvenu à capturer le Prince, grâce une sorte de tranquillisant selon le récit de Jérôme. Ils emportèrent par la suite le malkavien dans leur laboratoire où ils pratiquèrent des expériences à partir de son sang en se l'injectant eux mêmes ou sur des cobayes, ce passage n'était pas très clair, jusqu'à ce que Pennywise parvienne à se libérer et à prendre la fuite. Le clown vampire n'était pas reparu depuis. Depuis Jérôme hantait les lieux en se nourrissant sur des SDF de la ville, le plus souvent sous l’emprise de narcotiques, et en se livrant à des jeux sadiques et barbares sur ses victimes dont les corps mutilés commençaient à s’amasser dans les coulisses. Cerise sur le gâteau, alors que nous étions installés pour "assister à la représentation" du dément, celui-ci avait placé sous nos sièges des exemplaires du journal de la veille relatant une disparition inquiétante d'enfant à proximité d'une bouche d'égout pendant un orage. A noter également que les journaux étaient uniquement déposés sous les sièges que nous occupions alors même que nous avions choisi nos places au hasard.

Le spectacle terminé nous avons décidé de quitter les lieux en proie à de nombreuses inquiétudes. Jérôme paraissait bien trop instable pour que nous prenions le risque de passer la journée sur son territoire et nous avons donc jeté notre dévolu sur un motel un peu éloigné où Alexander, Caleb et moi prîmes deux chambres tandis que Cerise et Shannon ont préféré passer la journée dans un petit camion pris au cirque.
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Blood on the track

Message par Slow Morrisson Mer 17 Juin 2020 - 11:46

Soif!

J'ouvrais les yeux dans la chambre du motel sordide tiraillée par la soif et préoccupée par les événements de la veille. Mes compagnons présentant les mêmes symptômes, nous avons pris le temps de nous nourrir sur les clients de l'établissement avant de repartir vers le cirque où nos véhicules devaient être livrés. Nous espérions intercepter le chauffeur afin de lui faire passer un message pour la Cour de New York. Mais c'est une nouvelle fois Jérôme qui nous accueillit, le camion ayant déposé nos voitures étant déjà reparti. Il faut savoir que depuis les massacres de la Seconde Inquisition, les autorités vampiriques ont étendu les lois de la Mascarade à l'interdiction d'utiliser des moyens de communication modernes. Rejoindre le chauffeur afin de lui faire porter un message est donc notre seule solution acceptable pour contacter Le Gentleman et les enfants de la nuit de Manhattan.

Nous avons donc pris la route rapidement et rattraper le camion sur la nationale où nous l'avons contraint à s'arrêter sur le bord de la route. Je n'ai pas réussi à déterminer si l'homme qui conduisait connaissait réellement notre nature mais il semblait craindre suffisamment Victor pour ne pas vouloir connaitre les détails de la missive que nous lui avons confié. La lettre, rédigée de façon cryptique, faisait un rapide compte rendu de la situation et particulièrement de la disparition du Prince Pennywise et du danger pour la Mascarade que lui et son infant représentaient à l'heure actuelle. Le message était suffisamment alarmiste pour que, dans l'éventualité où nous serions amenés à agir contre Jérôme ou Pennywise, nous puissions invoquer la légitime défense et la nécessité de protéger notre race.

Une fois seuls sur le bord de la route nous avons pris le temps de faire le point sur notre situation, les options qui se présentaient à nous et les actions que nous devions entreprendre afin d'assurer notre sécurité. Rapidement nous sommes tombés d'accord sur le fait que la société pharmaceutique qui pratiquait des expériences sur nos congénères devait être neutralisée, elle était à la fois un danger pour nous et pour l'ensemble des vampires. Certains espéraient même pouvoir mettre la main sur ce produit qui semblait pouvoir paralyser les vampires. Concernant Pennywise, hormis émettre quelques conjectures notre réflexion n'alla pas bien loin car nous manquions d'éléments. Je fis tout de même part de ma crainte que le Prince ait succombé définitivement à la Bête et qu'il devienne nécessaire de l'éliminer, étonnamment cette idée ne sembla pas déranger outre mesure la gangrel et le brujah. Miranda avait laissé entendre qu'en ces jours troublés la Camarilla cherchait tous les appuis possibles, quitte à employer des ressources en dehors de la secte, cela semblait être le cas de notre petite coterie improvisée...

Le cas de Jérôme fut l'objet de discussions plus animées qui mirent un peu plus en évidence nos différences de convictions sur la société vampirique et nos allégeances respectives. Eu égard à son statut d'infant du Prince, j'étais partisane de l'ignorer pour l'instant et de nous tenir éloigner de lui le plus possible. Certes, ses prélèvements sur la population de sans abris de Pittsburgh étaient importantes, tout comme le traitement qu'il leur faisait subir, mais il semblait avoir encore suffisamment de bon sens pour savoir rester discret et ne pas attirer l'attention sur lui. De plus les autorités de la ville considéraient visiblement ces disparitions comme des non événements. Alexander, le Ventrue, semblait se ranger à mon avis mais les autres, Shannon en tête, étaient résolus à l'éliminer. J'eu beau tenté de les dissuader d'agir précipitamment tant que nous n'avions pas sécuriser notre implantation en ville, la résolution fût prise de procéder à un assaut frontal et sans délai.

Nous sommes donc retourné au cirque avec un plan que je qualifierai au mieux de squelettique: convaincre le malkavien de réaliser une autre de ses performances pour notre distraction et profiter qu'il soit investi dans son rôle pour l'assaillir de toutes nos forces. Sans surprise le dément fût ravi de notre enthousiasme. Il avait même déjà préparé une nouvelle scénette avant même que nous arrivions, cela aurait dû nous mettre sur nos gardes. Au centre de la piste se tenaient quatre vagabonds vulgairement grimés en clowns, sous l'emprise du Monsieur Loyal sanguinaire ils réalisèrent un simulacre de numéro sous les critiques de Jérôme qui nous étaient cachés. Puis celui-ci parut dans les gradins et instantanément, comme sous l'emprise d'un puissant conditionnement, nous nous sommes tous jetés sur les malheureux artistes improvisés pour les mettre en pièces et nous repaître de leur dépouille. Seule la Toréador réussit à résister à cette compulsion, elle réagit immédiatement et logea deux balles de son lourd pistolet dans la poitrine de Jérôme ce qui l'immobilisa.

Nous avons repris nos esprits penchés sur les cadavres des clowns de fortune, maculés et repus de leur sang chaud. Jérôme, bien qu'hors de combat, riait comme un dément de la plaisanterie qu'il nous avait faite. S'en fût trop pour Alexander et Cerise qui se jetèrent sur lui pour mettre fin à ses nuits sans autre forme de procès. Je confesse qu'à la lumière des récents événements je n'ai pas objecté et même que c'était un soulagement pour moi de voir ce maniaque rencontrer la Vraie Mort.

Nous avons ensuite occupé le reste de notre nuit à nettoyer la gigantesque scène de crimes qu'était le cirque. Pendant que Cerise et Shannon se chargeait d'effacer les traces de notre passage, et après m'être changée et avoir brûlé mes vêtements couverts de sang, Caleb, Alexander et moi avons chargé les nombreux cadavres dans un des camions du cirque et avons pris la route dans l'intention de les incinérer à distance respectable. Ce plan aurait très bien fonctionné si un autre enfant n'avait pas disparu dans la nuit. Nous avons d'abord rencontré un barrage de police qui interrogeait tous les conducteurs quant à la disparition du jeune Timmy, que nous avons franchi sans encombre, puis nous avons garé le camion sur une petite route de forêt à quelques kilomètres au sud est de Pittsburgh. Malheureusement le camion fût vite découvert par un hélicoptère qui participait aux recherches.

Cette tâche exécutée nous avons pris les mesures nécessaires pour nous mettre à l'abri pour la journée. Il était hors de question de passer une nuit de plus au motel, Alexander et moi sommes donc descendus au Hilton pendant que les autres se débrouillaient pour trouver un abri, non sans avoir pris la décision de nous retrouver le lendemain soir dans un parking.

Enfin, j'ai profité de mon avantage sur mes congénères pour prendre le temps de faire quelques démarches de jour: un petit repérage auprès de la société BT Pharma et une visite dans une agence immobilière pour me dénicher une résidence plus discrète. Une visite rapide sur le site internet de la société pharmaceutique m'a également appris que l'entreprise avait son siège en ville et surtout son laboratoire principale dans la banlieue sud oust, à Mount Lebanon, ainsi que l'identité de son propriétaire et fondateur le professeur Ernest Carmac, un scientifique reconnu afro-américain originaire de la région et fortement impliqué dans la vie de la communauté.
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Comme un chien dans un jeu de quilles

Message par Slow Morrisson Mer 17 Juin 2020 - 17:43

J’ouvre les yeux tiraillée par les atrocités commises la veille.

Comme convenu nous nous sommes retrouvés sur le parking de Point State Park et je fis part de mes recherches aux autres. La société offre même l’opportunité de visites guidées des ses locaux pour les groupes, jour et nuit. Connaissant les activités de Carmac et de ses savants nous avons préféré nous abstenir. Le siège social présentant à priori peu d’intérêt nous avons pris la décision de nous rendre à Mt Lebanon pour inspecter les lieux et nous renseigner.

Mount Lebanon était une petite banlieue bourgeoise de Pittsburgh, avec de nombreux coffee shops et commerces éco responsables. Trouver le laboratoire de fut pas difficile mais celui-ci était installé à l’intérieur d’une enceinte gardée. Il ne nous était donc pas possible de nous approcher plus sans prendre un minimum de risques, ce que nous avons donc décider de remettre à plus tard. Nous nous étions donné rendez-vous dans le bar à proximité de BT Pharma pour regrouper nos informations et bien nous en avait pris car le lieu semblait le point de rassemblement des employés de la compagnie.

Pendant que Shannon établissait le contact avec un certain Dr Amir, un des chercheurs du centre, l’irruption d’un homme bardé de cuir et portant les signes distinctifs d’un club de motards a jeté un froid dans la salle. Je remarquais rapidement que le nouveau venu arborait un tatouage des Marines, le même que le mien, et pensant qu’il faisait peut-être partie du service de sécurité de Praying Mantis, j’ôtais ma veste afin de me faire remarquer. La manœuvre eut plus de succès que je m’y attendais et le biker vint se présenter sous le nom de Blake et s’installer à ma table. Nous échangions quelques banalités d’anciens combattants quand il sembla remarquer quelque chose qui le contraria fortement. Sans plus d’explication qu’un « dommage » lourd de menaces, il s’est levé et a quitté l’établissement à ma grande surprise. Même la Bête au fond de mon âme fût ébranlée par son attitude.

Peu de temps après le Sheriff de la localité est arrivé sur les lieux, appelé par la patronne du café. Il m’a posé quelques questions sur Blake et les raisons de notre entrevue, plus par conscience professionnelle et par souci que par réelle conviction de ce que j’en compris. Je profitais de l’occasion pour me renseigner sur le club de motards innocemment tout en rassurant l’homme de loi. Pendant ce temps Shannon avait repris son conciliabule avec le chercheur et avait même décroché un petit contrat d’investigation pour le compte de BT Pharma.

En recoupant les informations glanées par les uns et les autres sur Blake et son groupe nous avions donc appris que les motards étaient installés dans une localité proche où ils avaient leur propre garage. Bien que n’ayant rien commis de répréhensible pour l’instant, ils avaient pris l’habitude de roder à Mt Lebanon depuis quelques semaines et leur présence inquiétait fortement les employés de BT Pharma qui se sentaient épiés et menacés. Surtout depuis que la société s’était rapprochée d’une multinationale du nom de Pentex. Aux dires du Dr Amir, il fallait bien reconnaitre que les comportements décrits ressemblaient fortement à des manœuvres de pression psychologique. Ce qui était plus inquiétant toutefois était le nombre d’occurrence involontaire de termes et d’expressions en lien avec les loups dans le discours des habitants. Ça et la réaction de ma Bête nous a fait craindre que nous ayons affaire à des lupins, des créatures tout aussi légendaires que les vampires et qui ont la mauvaise habitude de nous chasser.

La présence de loups garous dans la région était une vraie source d’inquiétude, d’autant que je ne savais toujours pas ce qui avait à ce point fait réagir le motard. Était-il possible qu’il ait perçu ma nature vampirique ? D’un autre côté, si eux aussi en avait après notre cible, il y avait là une carte à jouer en tentant de se rapprocher et de mettre de côté nos différences pour travailler contre un ennemi commun. Sous mon impulsion, nous avons longuement discuté de la marche à suivre pour reprendre contact avec les lycanthropes présumés. Il fût en premier lieu décidé de les inviter à me rencontrer à nouveau la nuit suivante et au même endroit, en public donc pour limiter les risques. Mais ce fut sur la façon de leur transmettre le message que l’argumentation a été particulièrement longue. J’avais opté pour l’approche la moins invasive, leur faire porter un message par un habitant de leur quartier, au sein duquel les motards semblaient appréciés, en échange d’un petit billet. Les autres voulaient faire usage de leurs capacités surnaturelles pour contraindre, tour à tour un vagabond, un passant ou même un chien, à porter le message. J’étais formellement contre cette approche qui me semblait un déballage de puissance inutile et surtout dangereux si les métamorphes se rendaient compte du subterfuge. N’avançant pas bien loin dans leur stratagème, ils finirent par opter pour une solution encore pire à mes yeux : que l’un d’entre nous aille déposer le message lui-même. J’acceptais néanmoins cette mission, bien décidée à mettre en œuvre ma propre stratégie avec ou sans leur accord.

Le jour approchait et nous sommes rentrés dans nos refuges. Je profitais des premières heures du jour pour mener à bien quelques activités mortelles, notamment louer cette petite maison rue Davenport qui ferait un refuge plus discret que l’hôtel et, en prévision de la nuit suivante qui s’annonçait périlleuse, je pris la précaution de réserver un cours particulier dans la salle de sport de l’hôtel pour le début de nuit suivante.
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Dans la gueule des loups

Message par Slow Morrisson Mer 24 Juin 2020 - 13:08

Nous sommes ce que nous mangeons.

Cet adage a une résonance particulière pour les Enfants de la Nuit car l’état émotionnel de nos proies influe sur la façon dont notre sang fonctionne. Les théoriciens de la descendance de Caïn ont repris les anciennes nomenclatures de la médecine des siècles passés et appellent cela les humeurs, et l’humeur de l’humain sur lequel un vampire se nourrit peut accroître ses capacités. Nous apprenons rapidement à reconnaître ces humeurs et à en tirer avantage. C’est même particulièrement important pour les sangs clairs car là ou un vampire à part entière ne gagne que quelques avantages pour l’utilisation de ses disciplines, le sang clair lui se voit octroyer temporairement de nouvelles capacités qui lui manquent habituellement.

J’avais donc réservé un cours de sport dans le seul but d’obtenir la proie idéale. Et en effet le coach qui m’avait été attribué correspondait parfaitement à ce que je recherchais, un type accro à la performance, à l’effort et à l’adrénaline. Il ne me fut pas difficile d’exacerber ce sentiment pendant la séance afin de tirer encore plus d’avantages de son sang dont je me délectais quelques instants plus tard. Je sortais donc de l’hôtel capable de rivaliser de vitesse avec les Toreadors et les Brujahs.

Un rapide détour en voiture par la localité de Broughton où se trouvait le garage des motards et je trouvais rapidement un jeune adolescent désœuvré. Une œillade aguicheuse et un petit billet eurent tôt fait de convaincre le garçon de jouer mon garçon de course comme je l’avais prévu. Puis je retournais au bar de Mt Lebanon rejoindre mes congénères.

Si la nuit précédente l’arrivée du biker avait mis en émois la clientèle, le débarquement d’une troupe entière de ces « sauvages » et de leurs motos pétaradantes jeta quasiment un vent de panique parmi l’assemblée. Alexander, Caleb et Shannon jouaient les clients lambdas et Cerise était camouflée dans l’ombre tandis que j’attendais seule à une table. Blake entra seul et vint s’installer directement face à moi, visiblement contrarié et hostile. Très vite il nous a accusé de travailler pour cette société, Pentex, qui semblait concentrer toute sa colère. Tant bien que mal je suis parvenu à le convaincre qu’il n’en était rien au prix d’une marque de confiance dangereuse : passant derrière moi il extrayait alors de ma nuque une puce de traçage minuscule, implantée là par Pentex justement. Ma surprise acheva de le convaincre de ma bonne foi et il accepta, contre le fait que mes compagnons se dévoilent, de m’apprendre à repérer ces implants et à les retirer. Chacun d’entre nous en était équipé et très vite une petite pile de silice trônait sur la table. A notre demande il offrit même de chercher sur nos véhicules les éventuels mouchards et de les retirer, à leur garage. Nous quittâmes donc le petit bar escortés par la douzaine de motards braillards restés dehors à nous attendre.

L’entrée dans le fief du club de motards se déroula calmement et j’eus rapidement confirmation au vu des différents ornements de leur salle commune, des tatouages des membres et de quelques autres détails que nous avions bien affaire à une meute de loups-garous. Et même plus que cela car je remarquais tous les indices de la présence d’un Cairn, une sorte de lieu sacré pour ce peuple, de la tribu des Fiannas, une tribu qui descend des anciens celtes d’Irlande. Les lycanthropes s’étaient particulièrement détendus et nous accueillaient avec sincérité au point que nous avons bientôt réalisé qu’ils n’avaient aucune idée de notre nature. Alexander, particulièrement à l’aise, attira l’attention d’une jeune femme de la troupe. J’apprendrais quelques instants plus tard qu’il s’agissait de Linda, la fille de Blake. Je ne prêtais pas plus attention à ses agissements que ça mais il me semblait que celle-ci se montrait très entreprenante jusqu’à les deux s’éclipsèrent à l’étage.

Quelques minutes plus tard nous avons entendu des chocs importants venant de l’étage supérieur suivi d’un grognement bestial. Blake se dirigea immédiatement en jurant vers la source du tapage et je lui emboîtais le pas rapidement. Je le suivi dans une chambre où il se jeta sur la jeune femme en la saisissant par la gorge. Alexander gisait au sol à l’autre extrémité, blessé et inconscient. J’extrayais Alexander de la pièce rapidement, non sans apercevoir du coin de l’œil Linda sous la domination de son alpha. Son corps avait changé, il était plus massif et musculeux, de la fourrure apparaissait par endroit sur ses avant-bras et ses jambes et même son visage était plus bestial. Cette vision dissipait tout doute, s’il m’en était resté, que nous avions affaire à des garous. J’ai compris instantanément que j’avais vu quelque chose que je n’aurais pas du et Blake, dans un mélange de crainte et de menace, m’intima de garder le secret.

Je quittais le club rapidement, les motards nous laissant passer Alexander et moi le visage sombre, et me précipitait à bord de ma voiture à l’hôtel. Heureusement le ventrue reprit plus ou moins conscience sur le trajet. Je le conduisis à sa chambre et appelais pour lui une femme de sa connaissance, une infirmière apparemment, au prétexte qu’il avait besoin de soins. Je patientais à l’extérieur pendant la visite de la femme sur laquelle Alexander se nourrit selon toute vraisemblance. Puis par sécurité je suivais discrètement cette dernière jusqu’à son domicile. Je profitais du retour pour joindre une nouvelle fois le chef des loups garous par téléphone et l’assurer que leur secret serait gardé.

Le reste de notre groupe nous a rejoint un peu plus tard et une longue discussion s'en est suivie sur l'attitude à adopter vis à vis de nos voisins à fourrure. Une majorité de notre groupe semblait décidée à ignorer les lupins et à faire profil bas en attendant que les choses se tassent dans l'espoir que ceux-ci nous comptent comme quantité négligeable. J'eus beau argumenter sur mon intuition que nous avions besoin de rassurer les loups garous sur le fait que nous étions capables de conserver leur secret et de leur faire croire que nous étions également des créatures surnaturelles, sans leur révéler notre vraie nature évidemment, je n'ai pas réussi à les convaincre.

Je pris toutefois l'initiative d'agir sans les en informer. il m'était insupportable de laisser ce sujet en suspens et de laisser mon ignorance de la réaction des lycanthropes telle une épée de Damoclès au dessus de la tête. Tôt de la matinée je me suis donc rendue à leur garage pour tenter de désamorcer la situation. Il s’avéra que Blake et sa fille s'étaient absentés, aux dire des membres de la meute restants la jeune femme devait répondre d'une grave accusation devant une sorte de conseil des anciens ou quelque chose d'approchant. Bien qu'ils choisissaient leurs mots afin de transmettre le moins d'information possible, j'ai réussi à déduire que les loups garous semblaient avoir des lois approchants notre Mascarade et que l’agression sur Alexander en étaient une violation grave. Je faisais donc mon possible pour tenter d'en atténuer la portée en arguant que nous connaissions déjà leur existence et qu'ainsi la jeune femme n'avait donc rien révélé... La sentence encourue semblait lourde et si jamais mon témoignage l’allégeait, peut-être que le chef de meute se sentirait redevable envers moi. A tout le moins, mes explications parvinrent à convaincre les motards que nous étions "apparentés" à leur race. Je n'ai pas bien saisi la portée ni le sens de cette notion mais elle sembla sensiblement les soulager.

Enfin, je leur communiquais les coordonnées où nous avions eu notre accident la nuit de notre arrivée, dans le vague espoir qu'ils trouvent la trace de la personne ou la créature qui nous avait fait sortir de la route, et je rentrais m'étendre dans ma nouvelle demeure dont j'avais récupéré les clés avant de venir.
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Le gout amer de la trahison

Message par Slow Morrisson Dim 21 Nov 2021 - 15:15

Nous avons pris quelques nuits de repos le temps qu’Alexander reprenne des forces, temps que je mis à profit pour effacer mes traces au Hilton en imposant ma volonté sur le réceptionniste pour modifier à postériori les enregistrements dans leur base de données.

A notre rencontre suivante je pris sur moi, dans un élan de confiance et de souci de transparence mais aussi pour prévenir toute action qui mettrait en danger la couverture que j’avais établie, d’exposer à mes compagnons ma démarche auprès des loups-garous. Je relatais donc mon entrevue avec les membres de la meute et expliquais les conclusions que j’en avais tirées et en quoi elles nous apportaient une protection temporaire dans l’attente du retour du chef de meute.
J’avais à peine fini mon explication que deux balles transperçaient ma poitrine. Je tentais de fuir mais Cerise surgit devant mes yeux pour me lacérer de ses griffes et je sombrais dans l’inconscience.

Ce fut le gout du sang qui m’arracha à la torpeur, un sang riche et capiteux infusé de vitae. Du sang de vampire. J’étais paralysée, un pieu enchâssé dans mon cœur, et enchainée. Sharon et Cerise me soumirent à un interrogatoire impitoyable tandis qu’ils évoquaient la possibilité de m’exécuter. Terrifiée, j’acceptais sans discussion les conditions qu’ils posèrent pour me relâcher : un abandon complet de mon libre arbitre et l’acceptation de me soumettre à leur avis en tout point sur nos actions futures. Quel autre choix avais-je si je souhaitais survivre à cette nuit. Puis ils défirent mes chaines et libérèrent le pieu dans ma poitrine. Affaiblie, presque brisée, je rentrais dans ma demeure suite à cette entrevue et pensait à l’avenir que me réservait mes compagnons.

Je luttais contre le sommeil surnaturel que provoque le lever du soleil et cherchais une porte de sortie. Rester à Pittsburgh auprès de congénères prêts à me détruire à la moindre contrariété et qui n’avaient pas hésité à me nourrir de leur propre sang n’étais pas une solution acceptable. Si les années passées dans l’armée m’avaient appris une chose, c’est que devant une bataille impossible à remporter il faut battre en retraite. J’en vins donc à la conclusion que je devais fuir la ville. Mais même dans ce cas, ils avaient été clairs quant à leurs intentions et une telle décision allaient à l’encontre des principes qu’ils avaient édictés et me plaçait sous la menace de leur vengeance. Il me fallait donc également faire en sorte de neutraliser cette menace et une stratégie me vint rapidement. Je n’aurais jamais pensé en venir à cette extrémité mais ils ne m’avaient pas laissé le choix.

Je vidais rapidement ma maison, n’emportant avec que le nécessaire et me débarrassant de ce qui pourrait permettre de remonter ma trace. Puis je rassemblais dans un fichier l’ensemble des éléments que j’avais rassemblés sur mes congénères, descriptions, adresse de leur refuge quand je la connaissais, immatriculation de véhicule et même leurs attaches mortelles, que j’envoyais par un mail anonyme à mon ancien service dans l’ATF. Nous avions chassé des vampires et ils sauraient quoi en faire.

Puis je quittais la ville avant que le jour ne s’achève pour ne jamais revenir.
Slow Morrisson
Slow Morrisson
Cyclope
Cyclope

Messages : 410
Date d'inscription : 11/01/2020
Age : 49
Localisation : Le Perreux sur Marne

Revenir en haut Aller en bas

[La survie du sang] Errances nocturnes Empty Re: [La survie du sang] Errances nocturnes

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum